vendredi 21 août 2015

Milan 2015 - le FOND

2nd article sur ma visite pendant 2 jours à l'exposition universelle de Milan 2015. Le thème "nourrir la planète". Vous pensez bien que cela m'a intéressé d'y aller.



Dans cette seconde partie, je vais traiter du fond, enfin de ma perception, sur le thème de cette expo. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a du bon, du très bon et du vraiment nul. N'étant pas un guide touristique, encore plus sur ce 2nd message, je vais donc passer sur les choses sans intérêt.




Restons encore un peu superficiel. J'ai pas mal lu d'articles sur l'expo, avant et après ma visite, et je ne partage pas totalement certains jugements. Oui, les pays font de la pub pour eux. Oui, il y a un peu, voir beaucoup de manipulation sur les messages sélectionnés. Oui, c'est commercial. Et alors ? Est-ce que cela empêche de venir, de voir, de profiter, d'allumer son cerveau ?





Nourrir le visiteur...


En premier lieu, la présence de marques emblématiques comme Mac Do, Coca, Magnum, Ferrero, etc... Ben "nourrir la planète", cela commence par nourrir le visiteur qui n'aura pas eu l'envie (ou les finances) d'aller goûter du "EatItaly".

Ceci dit, le pavillon Égyptien nous a régalés pas cher avec le sourire et le stand indien nous a régalés avec un peu de foutage de g* sur l'accueil.
Le stand vietnamien nous aurait assommés par sa tarification si on avait succombé et le stand thaï a joué l'efficacité qui nous a aussi faits passer notre chemin. On termine dans un supermarché, avec des plats sous blister qu'on achète puis une armada de micro ondes pour consommer sur place...

Nourrir la planète, cela commence par cette réalité. Un plat préparé coûte en général cher ou alors il est + ou - "industriel". De Mac Do à l'Egypte on mange dans du plastique, quelques fois du carton et uniquement pour le folklore dans du bambou. Que ce soit à l'expo ou ailleurs, c'est ainsi. L'expo permet de découvrir des cuisines et c'est quand même les belges avec leurs frites congelées et les sauces en pot plastique (les 24 parfums comme au Kébab...) qui font le plus gros pied de nez.

Conclusion pour bien manger, pas cher, il faut cuisiner...Je reconnais que cela ne nécessitait pas d'aller là-bas pour s'en rendre compte. Mais j'avoue que je ne suis pas allé à l'expo avec mon réchaud, ma casserole, etc...

Nourrir la planète


La plupart des pavillons n'ont pas traité le fond... Du tout. Ils ont été vaguement écolos, voire pas du tout. Autant assumer jusqu'au bout que le thème on s'en fout. Cela ne veut pas dire que le pavillon est sans intérêt (je cite Vanke, il m'a plu!).

A partir du thème principal sont apparues deux façons d'aborder le sujet : par le biais de l'agriculture ou de l'alimentation.

Les pays ayant opté pour la première thématique ont plutôt manifesté leurs volontés productivistes, sans témoigner de considérations à l'égard des conséquences alimentaires.

Pour le dire autrement, comment on fait pour cultiver ? qu'est ce que l'on mange ?


2 modèles qui s'affrontent

D'un coté, on trouve une agriculture qui prône sa puissance, en tonnage économique ou technologique. Elle gomme les inconvénients de sa méthode et met en avant le fait qu'elle à la prétention et les capacités de nourrir la planète. Je ne partage pas cette philosophie mais il faut reconnaître que cette approche n'est pas aberrante dans un monde économique. Nourrissons le monde et le reste viendra ensuite (ou pas).

De l'autre, une réflexion plus poussée sur l'alimentation, son équilibre nécessaire, sa localisation essentielle et la recherche de la qualité pour la préservation de notre santé, accompagnée si possible de celle de l'environnement. L'agriculture qui répond à ces principes alimentaires est évidemment distincte de la précédente.

Le mastodonte dans la première catégorie c'est le Brésil. En dehors de la partie jungle de la spectaculaire entrée, le reste est un ensemble de chiffres sur les hectares, les tonnages et les positions mondiales dans telle et telle production. Le Brésil assume et démontre son envie de nourrir la planète et le fait qu'il en a la capacité (mais à quel coût environnemental!).

Israël produit beaucoup moins mais ils jouent sur la technologie, en premier lieu de l'irrigation mais aussi l'hybridation. C'est un acteur très puissant mais là encore à quel prix, surtout politique...

De l'autre coté, le message principal c'est la variété. Pour nourrir la planète, il faut manger équilibré et pas partout pareil. C'est bon pour l'Homme, pour la planète et très probablement pour les aspects géopolitiques.

La France et La Corée du sud  traitent admirablement le sujet (Ne pas rater la Corée à qui j'ai emprunté les photos des 4 hommes qui mangent). Cela peut sembler une évidence mais 30 lignes plus haut, on parle de MacDo and  co et 10 lignes au dessus du Brésil qui eux prônent exactement le contraire avec le succès auprès des consommateurs  à la fois d'une agriculture importée et standardisée.

La tendance actuelle n'est pas la bonne; on mange de plus en plus tous pareil. C'est une erreur sur de très nombreux points.  Diversité de l'alimentation =
- équilibre alimentaire (santé de l'homme)
- adaptation au terroir (terre, climat, variétés) et donc bio diversité
- Ressources  préservées (ne pas nourrir  tout le monde avec l'hamburger, pas assez de ressources)
- agriculture locale (=moins de co2), plus d'emploi et moindre vulnérabilité aux aléas climatiques

De façon discrète on le trouve dans les tout petits pavillons; d'Afrique tout particulièrement. Ils montrent ce qu'est leur alimentation, ou était car l'Afrique bascule vers le riz (sélectionné) et le blé; délaissant pour des raisons économiques leurs cultures ancestrales, tout aussi nutritives et adaptées à leur sols. Cela à cause de la politique agricole Chinoise, Brésilienne et Européenne!!

Sur la qualité, j'ai beaucoup aimé le pavillon de l'Irlande. Leur démarche est intéressante. Toutes les fermes sont inspectées tous les 3 ans et on détermine les choses qui doivent être améliorées. Accompagnement et amélioration. Tout est traçable et vérifiable. Bien sûr c'est un petit pays agricole mais à l'échelle de l'Europe, il apparaît comme une piste à suivre.

La France

Revenons 2 secondes à la France. Si la baguette fleure bon le terroir et fait recette (y compris à l'expo), le message est bien éloigné de la réalité que l'on vit aujourd’hui.

La politique agricole française est identique à celle du Brésil. On fait de la monoculture, (ou élevage), intensif (on est pas les pires coté élevage). On est bloqué sur le mode "nourrir les Français" d'après guerre; cela craque de partout mais à l'expo on réussit le grand écart de parler qualité, diversité; on se croirait à la confédération paysanne alors que sur le terrain....


Gros bravo à la France à Milan pour les 50 mètres devant le pavillon. C'est un potager (et un peu plus). Il est très beau, et en plus, il sert pour le restaurant "gastro". Quand nous y étions, avec les quasi 40°, bravo! Je peux vous dire que des cultures cramées on en a vu dans le secteur céréales,  riz etc.




J'invite Mr Le Foll a insufflé à l'agriculture française le message que la France porte à l'expo!

Pour finir

Je n'ai pas fait tous les pavillons, Japon, Russie par exemple, je ne sais pas.

La Chine évite le sujet à mon avis. Je n'ai pas tout compris et soyons clair, j'ai été déçu par leur pavillon. La Chine est clairement dans la catégorie du lourd et de nourrir la planète coûte que coûte. Sa politique en Afrique est plus que contestable (mais la notre ?). Elle nourrit la planète, mal, mais elle s'interroge.





Pour les USA, tout est dit avec leur panneau devant le pavillon!

L'Allemagne a un excellent stand mais plutôt sur l'écologie en général, l'impact alimentaire est très bien représenté. C'est éducatif. Ils démontrent aussi toute la transition écologique en cours chez eux. Ce ne sont pas des discours mais on voit leur solutions, mises en place. Je ne suis pas naïf, rien sur leurs fermes usines mais ne soyons pas binaires. L'Allemagne bouge, essaye, fait assurément des bêtises mais leur stand donne la patate, l'envie d'y croire. Sur la forme, comme sur le fond. Un pavillon à voir.

Le Maroc est aussi le stand à voir. Il est très bien fait pour montrer à la fois comment le Maroc a créé une agriculture diversifiée, adaptée à son terroir et puissante sur certains secteurs. C'est clair et beau.




Le Kazakhstan ne doit pas être raté pour découvrir ce pays et ils ont une très belle expo sur les terres agricoles et les graines.

Coté graines, le conservatoire de graines présenté est aussi quelque chose de passionnant à voir. Comme les livres, enregistrements de cette diversité terrestre (et mise à mal par l'agriculture industrielle qui sélectionne et donc élimine) ou encore les fruits et légumes artificiels pour les
montrer, les étudier de façon plus palpable qu'un croquis. Cela rappelle que s'il faut nourrir la planète, la planète dispose (disposait?) de ressources, de diversité à ne pas oublier.


N'oublions pas le stand anglais, déjà cité car il traite le sujet d'une façon décalée, à l'anglaise. Les abeilles sont essentielles et leur santé n'est pas bonne!

Milan 2015 - la FORME

1er article sur ma visite pendant 2 jours à l'exposition universelle de Milan 2015.
Le thème "nourrir la planète". Vous pensez bien que cela m'a intéressé d'y aller.


Mais commençons par la forme.

C'est grand, très grand, plutôt beau, quelques fois bondé, passionnant dans certains pavillons et inutiles dans d'autres. Mais en gros, passer 2 jours là bas, je n'ai pas perdu mon temps.

Tout d'abord, coté pavillons, rien que la vue extérieure. Quel spectacle!


L'Allemagne, l'Italie (photo), Le Vietnam (photo),  la France (soyons chauvin) et j'ai beaucoup aimé Vanke (entreprise immobilière chinoise) (photo). Bien que simple dans sa forme, l'Equateur fait très fort avec sa superbe déco en fils colorés (photo). Perso, j'ai aussi été attiré par l'extérieur du Pavilion Israélien, les champs verticaux cela en jette (photo). Enfin le style "ruche/abeilles" du royaume uni (photoest intéressante de jour, de nuit encore plus et surprenante quand on regarde après les photos.



 





 

 











J'en oublie certainement et c'est probablement pas juste, je pense par exemple à l'Autriche  (photoqui a une idée originale mais c'est vrai qu'in fine, c'est moins beau que d'autres.. Les Autrichiens avaient mis en forme un éco-système végétation+eau+vent qui permettait de rafraîchir sans clim. Notez le EAT au fond, qui forme un autre message quand on est arrivé et le BREATHE qd on rentre.



Certains se sont beaucoup inspirés de leur pays coté architecture. 

C'est quelques fois très réussi et d'autres fois, pour moi c'est flop.

Le pavillon du Népal a ramené un temple, celui du Maroc  (photofait très très Maroc ce qui est fort sympa.

Par contre, d'autres comme Oman c'est vraiment too much mais certains peuvent aimer voir cela.





Sans aller sur le fond, restons dans la forme mais entrons à l'intérieur.

Certains font du spectacle, avec des réussites à mon gout et des déceptions. 

Mais les goûts et les couleurs...
La très spectaculaire entrée du Brésil  (photo) attire les foules; c'est certain que ce filet tendu au dessus des jardins pour jouer à Tarzan, cela défrise et...et rien d'autre.

 La Corée fait une démonstration très esthétique, artistique et le bal des robots c'est juste formidable.

 L'Allemagne vous donne un papier carton (qui fini à la poubelle sic) qui permet de voir les vidéo dans votre langue, pas simple à utiliser mais cela en jette et je ne parle pas de leur spectacle concert à la fin.

Chez New Holland, le constructeur d'engins agricoles, vous pouvez touchez des moissonneuse batteuse dont les roues sont plus grandes que vous; voir jouer dans une simulateur (on a eu 10 accidents et fait 200m).

Coté esthétisme pur, moins fun qu'au dessus. Le Kazakhstan, et oui!, qui propose 3 salles où l'on voit de très belles choses dont une artiste racontant l'histoire du pays en faisant des tableaux éphémères en sable en live. Chez Vanke, il  y a des centaines d'écrans, reliés par un réseau de bambous, qui projettent des images pour vous faire réfléchir. La Chine a des choses formidables et d'autres où on n'y comprend rien, enfin moi j'ai rien compris quelques fois. La Corée citée au dessus je le rappelle à quelque chose de très esthétique. Le cheminement de visite du pavillon de l'Iran est très beau.
Pour moi, la déception, fût le Koweït, gros moyens et raté.

Pour la forme, on terminera sur des petites choses bien sympathiques par ci et par là. Le jardin pour se reposer au Maroc ou en Allemagne est super sympa , c'est peu dire  (photo).
L'attraction "Tree of Life" est très belle le jour  (photo) et à ne pas manquer la nuit. Bon ok, le rappel des sponsors à chaque phrase, cela fait rire.




















Pour finir

On peut décrier certains stands, surtout si on s'attaque au fond mais le Pavilion Coca Cola a du succès mérité, le simple stand Magnum, heu j'avoue, je craque. Y'avait aussi un brasseur Italien Moretti qui nous a bien fait plaisir. La fiesta et la frites partie chez les Belges... Dédicace spéciale à notre ministre, Ferrero... et son Nutella géant!

Bon c'est la fin, je me lâche un peu et si cela peut choquer et ne pas nourrir la planète; sur la forme, l'expo universelle c'est aussi du spectacle. Et pour le fond... cela arrive.

PS: je ne suis pas rentré au Japon, à la Russie et l'Italie (ben ouais). Donc je n'ai vu que l'extérieur de ces 3 pavillons et je le répète car c'était aussi les hôtes, et seul dans ces 3 l’Italie était top.



lundi 8 juin 2015

La pastille me monte au nez

Il y a quelques jours, Madame la Ministre de "l'Ecologie non punitive" a présenté sa "juste" proposition pour lutter contre la pollution de l'air. 7 vignettes comme ci dessous:



Cette nouvelle idée de Madame la Ministre est à mes yeux mauvaises sur la FORME et sur le FOND.
Voyons pourquoi et commençons par la forme.

Mais quelle idée de faire 7 vignettes ? Il faut comprendre a quoi cela sert, ou servira, en théorie. Cela va permettre au niveau local (mairie par exemple), de fixer des règles en fonction de la couleur de la vignette. Vous imagez faire des règles avec 7 niveaux ? Des règles pour tous les jours, des règles pour les jours de pollution, des règles pour des zones différentes et tout cela décliné en 7 couleurs ? Permettez moi de rire.


Sachez que chez nos voisins, certainement bien limité cérébralement , avec 3 couleurs ça marche depuis longtemps. Et cela permet de fixer des règles de circulation compréhensibles.


Même nous en 1998, on avait déjà une vignette, elle était simple, mono couleur car en fait, y'a avait qu'une. On l'avait ou pas.

Bon elle a servi a rien d'autre qu'à faire de la communication et dépenser des sous pour les faire. Mais au moins c'était SIMPLE.


Enfin, la diffusion de la dite pastille reste spéciale, on peut la demander pendant 6 mois, c'est gratuit, puis c'est payant mais c'est facultatif. Sachant que les véhicules peuvent être acheté neufs, peuvent passer par un changement de proprio et donc en préfecture ou tout simplement au contrôle technique. Y'a certainement beaucoup de façon pour mettre en place à faible coût la large diffusion de la pastille.


Mais le FOND est plus grave. Regardons ces couleurs de pastille et comment elle sont affectées.
La première est pour les voitures 100% électriques. Sur le fond, c'est louable mais cela représente quoi ? Et cette manière continue d'encourager le nucléaire pour cette ministre pro-nuk est lassante. On va dire qu'on a pastille pour le long terme, pour le jour s'il arrive où Mr tout le monde pourra achèter une électrique et pas la 3ème voiture du ménage en villa.

Les vignettes suivantes parlent d'essence ou de diesel et d'age. Pas d'hybride, ni d'hybride rechargeable. Bizarre non ? Alors que la MÊME ministre a donné des incitations financières fortes à l'hybride surtout le rechargeable. Alors que c'est la seule technologie qui permet assez largement d'avoir ne voiture avec de l'autonomie sans être obligé d'acheter 2 autos, une pour les vacances, week-end etc et une pour le quotidien. Vu les ventes, mettre dans la même catégorie électrique et hybride aurai suffit pour faire un signal et semblé juste pour les communes. Hybride essence du reste, hybride et diesel c'est un peu comme du bio hors saison et importé....

Mais le point clé est "Quel est le principal critère de la vignette ?" L'AGE. Avec certes une distinction avec diesel et essence, ce qui fait du sens même si les constructeurs français les pro du diesel au monde, râlent. Bien sûr l'age a un impact, une voiture d'il y a 10 ans est moins"propre" si on eut utiliser ce mot que celle de cette année. A carburant et type de véhicule identique bien sur. Sur la partie CO2, la tendance est de 40g par décennie. Le critère est donné par carburant et par norme Euro 6, Euro 5 etc.

En clair, dans la même catégorie, on va trouver un écart gigantesque de pollution CO2 (et certainement le reste). Prenons 2 candidats à la catégorie 2, Diesel ultra récent large public.
- Citroèn C3 BlueHDI 100 => classe A 79g CO2/km
- Peugeot 3008 2.0 hdi 150 => classe B 139g CO2/km

Sur ces 2 modèles grands publics, certes d'un usage différent, la même pastille, 2 classes énergétiques différentes et presque du simple au double en CO2. Même vignette pour 2x plus de pollution ???

En passant, on peut remarquer que j'ai fait apparaître la classe énergétique. On pourra toujours rétorquer que la classe concerne le CO2 alors que la pastille un domaine de pollution plus large mais bon. Les usagers sont habitués à la classe et comme on le voit, la même pastille peut être donné à 2 véhicules très distincts, voir totalement différent puisque l'audit Q7 en classe E aura aussi sa pastille catégorie 2. Et je n'ai pas cherché de voiture de 2011 diesel qui aurait aussi cette catégorie 2 est probablement serait encore pire que le Q7. Pourquoi ne pas avoir gardé la classe comme critère de la pastille, quitte à ajouter une exception pour l'électrique ou créer A+, A++ comme on est habitué ailleurs. Faire SIMPLE pour être compris.

Il y a une troisième chose, le bonus/malus. L'acheteur connait aussi et pourtant la pastille n'est pas alignée avec cela car là le Q7 ou la C3 n'ont pas le même traitement mais la même pastille...

Maintenant revenons à nos moutons, puisque cette pastille va permettre localement d’édicter des règles de circulation. Qui va mettre en place une zone qui permettra à un C3 blueHDI de rouler, au 3008 ou le Q7 (catégorie 2)  aussi mais pas la Renault Mégane de 2010 (en catégorie 3). Sans parler de votre petite voiture d'il y a 10 ans. L'image du Q7 dans la zone 30 alors que votre petite clio est restée au garage se heurtera à une incompréhension citoyenne. "Etre Juste" comme dit la ministre. ?

Décidément, 3 pastilles basées sur de nombreux critères et respectueux de la classe énergétique pour la partie CO2 aurait certainement permis de faire plus simple, plus lisible et plus exploitable par les collectivités locales. Une écologie non punitive, non lisible,  non productive ?


jeudi 30 avril 2015

De la voiture et de ses passagers

Lorsque j'ai publié la première version de "Moi et la planète CO2 - les choix personnels", j'analysais l'impact du véhicule sur les rejets de CO2 mais aussi l'impact de l'usage aussi bien en utilisant des transports plus adaptés dans certains cas et en optimisant les transports en voiture lorsque c'est possible.

Dans la section "agir" mise en place quelques mois plus tard; je poursuivais sur ce terrain et je montrais comment suivre cela au fil du temps, ce qui permet de voir ses progrès, ses petits écarts et de les rectifier.

Une des périodes clés, est l'achat de la voiture. En effet, on a la voiture qu'on a, et tant qu'on ne change pas, la principale possibilité d'agir est sur le comportement. Mais, quelques fois on change et là, il est question de faire le bon choix pour tirer partie de ce renouvellement pour gagner et eci pendant des années grâce aux progrès et aux lois forçant les constructeurs à faire des efforts.

Bien évidemment le consommateur et le constructeur sont démoniaques; si on a baissé de façon très significative les émissions de CO2 en 10 ans, on a aussi inventé le SUV comme le véhicule de tous les jours. Gouffre énergétique qui se cache un peu grâce aux progrès mais il n'en demeure pas moins bien souvent 30%, voir 50% plus gourmand pour les modèles grands publics. De quoi annihiler les résultats des efforts sur l'usage...

J'ai exploité les courbes que j'ai depuis 15 ans pour me livrer à une comparaison.




D'une part, je calcule le CO2, avec véhicule constant sur base 1999; on voit donc mes rejets CO2 varier en fonction du comportement et donc les efforts et l'adaptation au quotidien. La courbe rouge a une tendance à la baisse, un peu chaotique car d'une année sur l'autre les destinations vacances varient (principal générateur de km quand on fait attention). La baisse est de -35% en 15 ans.

D'autre part, je fais le même calcul mais dans l'hypothèse de kilomètres constants. La courbe bleue est en baisse de -31% sur la même période mais surtout elle est très stable...

Sauf quand je change de voiture ce que j'ai fait entre 2005 et 2009 où j'ai changé successivement mes 2 véhicules impactant le bilan carbone sur 3 années 2006/2007/2008 de façon très marqué! Et évidemment uniquement là. (pour ceux qui sont très attentifs, la variation 2008-2014 avec les 2 mêmes véhicules s'explique par un usage de l'un ou l'autre qui varie un peu, les rejets des 2 véhicules étant différent, le CO2 résultat bougé un peu...).

On voit donc bien l'impact des 2 actions, le CO2 dépend évidemment du choix du véhicule ET du comportement quotidien. La courbe verte, de -53%, elle montre le CO2 réel, celui que j'intègre dans mon bilan carbone.
La conjonction  change bc la donne; l'un de va pas sans l'autre dans une démarche de cohérence.

Voilà, c'est fini pour aujourd’hui, la suite à venir dans quelques temps, disons au moins 2 ans.

Car nous changeons de voiture. Après 10 ans de bons et loyaux services, nous changeons la voiture familiale pour une voiture pleine de promesses, un pari tant pour l'usage que coté CO2.

Une hybride! A suivre donc...

mercredi 4 mars 2015

Bus ou voiture ? comportement individuels et choix politiques

Il y a quelques mois (sic, je suis de plus en plus flemmard), je dissertais sur l'usage du bus ou de la voiture un dimanche. Comparant ainsi l'empreinte CO2 des 2 moyens de transport mais aussi les liens entre le confort d'une fréquence élevée et le coût carbone d'un TC en ce jour de congé.

Et bien, la donne a changée. Et pas que pour le dimanche!

En effet, le conseil général de l'Isère a annoncé le 5/12/14 qu'il changeait les règles le 5/01/15. (en cours d'année, un ange passe...).




Pour commencer, le bus en question ne fonctionne plus le dimanche. Si on se réfère à ma réflexion, c'est à la fois logique coté économique que coté CO2.
La seule chose que l'on peut regretter sur ce point c'est l'absence d'alternative à la voiture, et bien souvent la sienne, car l'usage du covoiturage pour un AR en ville le dimanche n'est pas si simple, du reste l'offre n'est pas grande non plus.

C'est un problème assez général avec les transports en commun; la logique économique pousse à réduire, voir supprimer les liaisons, le soir, le we, lors des vacances par exemple. L'acceptabilité de la réduction est possible dans une certaine mesure, mais la suppression pose un vrai soucis car l'usager doit avoir une autre solution. Sur la papier, cela existe, par exemple, l'auto-partage, dans la réalité, en péri-urbain, on y est pas encore. Donc, on a une voiture, au moins pour cela. Cela fait une très grosse différence avec les habitants des métropoles "intra-muros" où une bonne offre de TC couplée à un auto-partage possible est une réelle option.

Mais c'est ensuite que cela se gâte vraiment. La modification de ligne, supprime les 2/3 des bus sur un segment de la ligne (le plus fréquenté), semaine comprise. Conclusion, le retour à la voiture, y compris en semaine!

On ne parle plus de comportement et de choix individuels car on n'a plus beaucoup le choix! Le choix politique qui décide de réduire le budget alloué à cette ligne, s'impose. En cette année charnière pour la lutte contre les changements climatiques, cela laisse un peu muet de stupéfaction.

En fait, non, pas muet, cela me met hors de moi. Comment peut-on passer des années à inciter les usagers à prendre les TC, à grand renfort de communication, de persuasion, d'incitation et en 15j, les remettre dans leur auto ?

 C'est à chacun de faire les bons choix individuels quand il se déplace, mais aussi dans sa vie et sa consommation de tous les jours. Dans de nombreux cas, l'offre existe et c'est bien un choix individuel que de faire son marché plutôt qu'acheter de la nourriture de l'industrie agroalimentaire.
C'est un choix individuel de mettre un pull ou de mettre le thermostat à 23°c.
C'est un choix individuel de rouler avec un véhicule étiqueté énergie/CO2 A ou D.
C'est aussi un choix individuel de monter dans sa voiture ou de prendre le TC...
..A condition que le choix politique soit de mettre en place un réseau de TC adapté et performant.

Dans la lutte contre les changements climatiques, chacun doit prendre sa part! Rien ne sert de s'agiter et de faire des conférences si sur le terrain la politique est différente.